Vers une gouvernance enfin stochastique

La crise nous rappelle – une fois de plus – que le monde déterministe n’existe pas. La machine performante, l’ouvrier compétent, le client fidèle, et plus généralement l’environnement économique et social ne sont que des chimères, des réalités spatio-temporelles pouvant se modifier, se dégrader, voire disparaître à tout moment.

Cette évidence est systématiquement niée par les décideurs qui se reposent sur l’axiome sans cesse contredit de la pérennité des facteurs de la gouvernance. Alors qu’ils sont payés pour discerner et maîtriser l’incertitude, trop de décideurs la réfutent d’un revers de main : C’est impossible ! Ca ne peut pas se produire !

Il est vrai qu’affronter l’incertitude est très inconfortable. Mais qui a dit que la position du décideur devait être confortable ?

Ne serait-il pas temps d’affronter en face cette incertitude ? Ne faudrait-il pas enfin remplacer une perception diffuse et niée des incertitudes par une recherche systémique des risques permettant de les maîtriser à froid, avant qu’ils ne se manifestent ?

Les outils de la gestion globale des risques existent, et ont fait leurs preuves. Les entreprises les plus avancées ont placé un gestionnaire de risques au sein de leur organe de direction.

Alors, qu’attendons-nous pour enfin mettre en place une gouvernance stochastique ?